Et si on laissait grandir nos enfants ?

Ne dit on pas régulièrement « le temps est un voleur d’enfant » ?

Il n’est pas toujours facile pour les parents de voir leurs enfants grandir si rapidement.

Et pourtant…

Il y a la un vrai paradoxe.

N’est ce pas ce que l’on souhaite au plus profond de nous : que nos enfants grandissent ? et bien ?

Doit on enfermer nos enfants dans un rôle de bébé ? de tout petit ?

Comme de nombreux parents j’imagine, j’ai tendance à dire à mes enfants qu’ils seront mes bébés pour toujours…

et je regarde avec nostalgie les photos des années passées…

Néanmoins, j’ai accepté le fait que mes enfants aient délaissé leurs poupées dès l’âge de 3 ans, que Sam m’apprenne à jouer aux échecs, qu’ils préfèrent les films de Jacques Tati aux Disney…

Et si on arrêtait aussi le « parler bébé » ?

Dans mon métier je vois fréquemment des enfants qui ne s’autorisent pas à grandir par peur de décevoir…C’était très visible lorsque j’avais des élèves de six ou sept ans qui apprenaient à lire.

Ces mêmes enfants à qui il suffisait parfois de dire « tu es grand, tu es capable de le faire »…

pour que les choses se débloquent.

Des enfants qui avaient souvent entendu « tu es trop petit pour ceci », et beaucoup moins

« tu es assez grand pour cela ».

Parce que grandir, c’est un vaste projet, c’est ce qui tire les enfants vers le haut, ce qui leur donne envie

d’être autonome, de faire par eux-mêmes.

De devenir un jour comme leurs propres parents.

C’est motivant, tout simplement.

Alors bien sûr, ca prendra du temps, mais montrons leur simplement, que c’est ce que l’on souhaite nous aussi.

Et puis grandir, ce n’est pas que renoncer. On vit des premières fois toute sa vie.

Et ce n’est pas parce qu’on accepte de les laisser grandir qu’on les prive de leur enfance, mais plutôt qu’on n’est pas contre l’idée de leur faire la courte échelle.

En vous écrivant ces mots, une chanson de Vanessa Paradis me vient en tête :

 

Non mais tu vois ce que je vois
Toute la vie devant toi
Viens voir comme elle est belle
Je te fais la courte échelle

 

Regarde bien l’horizon
Regarde comme il est long
Regarde comme il est clair
Je suis sure ça va te plaire

 

C’est facile, au signal
tu décolles du sol
C’est facile, même pas mal
tu t’envoles dans le ciel
Non mais tu vois ce que je vois
Est ce que tu le crois
Je te jure c’est bien réel
Je te prête mes jumelles
J’envoie de toutes les couleurs
On dirait des petites fleurs
Viens voir comment elles sont vives
Oui fais la tentative !
C’est facile, au signal tu décolles du sol
C’est facile, même pas mal
tu t’envoles dans le ciel

 

N’aies pas peur qu’elles se brûlent les ailes
N’aies pas peur qu’elles s’emmèlent ma belle
Elles ne sont pas fragile tes ailes, ma belle
Le ciel est dégagé
C’est le moment, allez
Allez prends ton élan
Jamais ne redescends
Juste prends le vent
Plus rien ne nous divise
Bientôt dans le courant
Non n’aies pas le vertige !

   

 

4 Commentaires

  1. Oh oui qu’il est parfois difficile de les laisser grandir ! Je me rends compte avec l’arrivée du petit dernier que j’ai néanmoins réussi à lâcher prise de ce côté là, chaque tranche d’âge apportant aussi son lot d’expériences dans lesquelles nous les essayons de les accompagner au mieux.
    J’aime beaucoup ta métaphore de la courte échelle.

    1. 😉 en effet, nous n’avons pas d’autres choix que de procéder étapes par étapes, alors…autant savourer chaque tranche d’âge comme tu dis !
      Merci pour ton message !

  2. Elle a 4 ans et pour le moment pas de nostalgie ; ravie qu’elle puisse faire et comprendre et donc partager avec nous plus de choses (mais nous on n’a même pas encore commencé les Disney 🙂
    Ça commence quand ?

    1. hihi, je crois que mes enfants ont commencé assez tôt, et pas avec nous…
      La premiere tentative fut un échec, mais ils ont affiné leurs goûts depuis et certains sont indétronables 😉

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